14. Appréciation des symptômes

Les légendes familiales : maman n'est pas vraiment malade, c'est dans sa tête, ma mamie "qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? nous avons pourtant tout fait pour elle !", elle est un peu fofolle et bizarre, c'est normal, c'est Marie-Anne, chez elle, c'est toujours bohème, qu'est-ce qu'ils sont beaux ses enfants. Ça les fascine tous, de nous voir, là, comme disait tata quand je suis né "tu es le petit prince de la vie, et tu n'auras jamais peur de rien", le coup des maraines et des voeux comme dans les contes, mais ça n'a pas marché. Maman, elle fait du cinéma, c'est pour qu'on s'occupe d'elle, ah et c'est sûr que mamie, qui est morte maintenant, c'était de fatigue de s'occuper de tout le monde dans la famille, mais surtout de Marie-Anne, oui c'est ce qu'on dit. Toujours le Lysanxia, les goûtes bleues sur sa main, la voiture arrêtée sur le bas-côté et nous à pas savoir quoi faire. Si c'était à la maison, on appelait un docteur qui venait, il faisait quoi ? il lui prenait la tension, lui disait : "Non, madame Liv*lsi, vous allez pas mourir, c'est juste un peu d'angoisse, tout va bien." Puis, le soir, on réchauffait le repas qu'elle avait préparé en luttant contre ses muscles mous et on montait manger dans sa chambre en regardant Beverly Hills tous ensemble. Voilà, c'était comme ça.