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Aphasie Sophistiquée

11 avril 2012

31. Anabase statique

Therealpostponer, c'est moi. On est aujourd'hui le 11 avril 2012 et je viens enfin, ça m'a pris une semaine de terminer mon CV à jour. Ce blog, fort heureusement ne s'y trouve pas. Il est l'ombre de l'ombre de l'ombre de moi. j'aurai 30 ans cet an. Et alors quoi de moi ? J'ai avancé. Ce qui devait foirer ne l'a pas fait. Je peux dire si tu demandes : ça va. Je rentre chez moi, j'ai été actif. J'ai fait un stage, j'ai vu mon père. On croit en moi et j'ai vu en lui quelque chose de moi et soudain, un déclic infime, ou même plusieurs, se succédant par le hasard et l'on voudra appeler ça destin, parce que c'est glorieux et que cette lecture en est plus belle. Ça va, moi. On dit : je grandis. Ça, ici, ça fait des jours que je n'y ai plus écrit. Je vois plus ma psy. Des fois je pense qu'il faudrait à nouveau. J'y pense quand j'achète de façon dispensable trois cd à 1€ dont un, un fichu maxi de Robert Miles, juste pour une version de la chanson "Children" que je voulais re-écouter. Toujours dispensable. Dans le métro, les disques, achetés à Boulinier, sont scellés avec un scotch de merde et je passe une heure à essayer de les ouvrir. Les boitiers restent crades, collants et je finis par me sentir une accumulation de choses crasses et collantes. Je me vois là, la plupart des jours, finalement, cet état larvaire et trainant pleurnichard que je décris si bien dans la version illustrée de ceci, cet état c'est fini. Je me sens presque neutre. Là. Toi tu vas partir je sais. Pourtant, encore, je ne pleure pas. Je pourrais peut-être après. Pour l'instant non. J'attends. Je suis très calme. J'ai juste très mal à ma dent pour laquelle je n'ai toujours rien fait. Ma bouche est toute pourrie et je ne veux pas y penser. Et me faut une mutuelle. Je n'ai pas trop peur. Mais je ne fais rien. Mon CV. Un autre stage. Il faut le chercher et je ne passe pas vraiment à l'action. Je devrais appeler les enquêtes téléphonique. Dire que je suis dispo. J'ai tellement pas envie, mais va falloir des sous. Faut toujours des sous. Même les CD à 1€ ça coûte des sous. Et plus tu achètes de CD à 1€ plus ça coûte de sous, et plus ça prend de la place et plus ça fait un déménagement impensable et impinable. J'en suis déjà fatigué. Mais je n'ai pas trop peur. Avant j'avais peur tout le temps. Quelque chose s'est appaisé en moi. Je suis comme sur un seuil, un seuil de quelque chose qui pourrait changer. Comme si y avait des portes, deux ou trois. J'ai des clefs. Je sais pas quoi va dans quelle serrure et je n'essaye même pas. Je regarde les portes. Je m'assois dans le fauteuil et je regarde Angel, How I met your mother, The Big Bang theory. Tout est très improductif pour moi. J'irai revendre des livres et ça fera semblant d'avoir un peu d'argent et d'avoir vidé la maison. Quel idiot je fais. De croire ça. Faudrait une solution. Faudrait que je fasse une cure de désyntox. Faudrait que je réaprenne à vivre. Je sors avec Éva. On fait les librairies. Elle achète un livre. Un de plus. Elle me dit : "L'autre jour j'ai acheté pour 200€ de bouquins." Ça s'accumule chez elle. Ma psy j'essayai delui expliquer : "C'est comme une drogue pour moi." Elle me disait : "C'est plutôt une bonne drogue." En souriant. Elle était gentille. Mais connasse, je voulais lui dire, mais je le disais pas parce qu'elle était gentille, je te dis que je suis malade. Tu l'entends pas ? Toi tu dis finalement qu'on a tous besoin d'une drogue. Tu pleures même de plsu trouver la tienne. Des joints, tu veux des joints et moi je vais acheter des livres. Et voilà qu'il est bientôt midi et que j'ai encore fichu une matinée à mettre de la musique sur mon mp3. À ripper des disques. À ripper Garbage pour mettre sur mon mp3. À ripper de la musique des mes 17 ans pour écouter maintenant. Purée. Sûrement que j'ai écouté ça à un moment sur un discman, voire sur des compils enregistrées patiemment sur des cassettes. Me faut un boulot. J'ai bientôt 30 ans. Et là j'écris ça, ici. C'est la dernière fois. C'est pour mettre un terme. T'as dis : "on est des crottes de l'univers" et je m'applique depuis à bien faire. Je veux pas de cette vie de merde. Je veux pas de ce spectacle constant et putride. Et je vais aller bosser dans la communication, mes couilles. À répéter des discours creux de propagande de merde. Tout est vide. Sans cesse tout est vide. Faut remplir. Faut remplir avec des passe-temps et du bouche-trou. Faut s'accrocher. Faut sans cesse s'accrocher et résister. Je veux que ça s'efface. Progressivement. Je veux pas de twitter, tumblr, instagram, et ça. Tout pue et tout le monde veux son nom en lettres dorées. Je veux pas. Je veux pas. Je veux le calme. Je veux être un yoggi. Apprends-moi. Et dans le marasme de mots allignés, parce qu'on croit que ça nous fait exister, alors que ça nous annule de plus belle, tout nous annule. Je veux être comme Soledad Automne, elle présente au sol, présente à la terre. Je veux que je la ferme enfin, je veux que tous ces cons se taisent. Burn burn internet. Je veux un weekend à la campagne ou en bord de mer automnal, je veux les noctiluques et de toi dans mon lit et de nous les pieds dans l'eau dans les noctiluques. Un pas. Qu'ils se taisent, ceux qui ne sont pas "les gens qui disent autre chose". Dis-moi, toi, autre chose. Autre chose que ça.


-FIN-

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17 juillet 2011

30. aventures small

Matin j'apprends que ça va pas le faire. Les critères sociaux sont dans le rouge, pas de bourse, alors merde, ça donne quoi, c'est pas bon. Si pas de bourses pas de sous pas de master. Faire quoi alors, dis moi. Pas de plans, pas trop d'argent, sur la comète, faudrait gérer ça mieux, mais comment dis-moi, alors. Ce matin, tôt, là, perdu, voulait faire trucs, mais, comme ça, ça marche pas, comme si hop, sa dérapait. J'ai toujours pas si peur, j'ai juste je. Faire quelque chose un truc, ouais. Ptetre jvais dessiner jdis à moi c'matin, là, mais hein. Jsuis unpeu tristounet et jvoispastrop quoicomment. Ça crotte prout. Un plan : on s'organise comment ? dit. ououop. Ctconri. Ctmerd.Chié

29 mai 2011

29 ans sapés

Ce matin, longtemps après mes 29 ans, qu'on a fêté sous un chaud soleil au milieu des gens dans ce fichu parc de la Villette, tu dis que tu voudrais un homme. Un qui saurait réparer l'électricité qui a sauté hier dans la chambre quand j'ai voulu brancher une autre lampe. Bam ! tout a pété, ça t'a fichu les jetons et moi, j'en menais pas large. Le matin, je regarde le compteur, j'ouvre le capot, et je sais pas quoi faire devant tous ces fils. Faut payer le loyer et ni toi ni moi n'avons assez d'argent. Et j'appelle l'agence, pour dire, filez-moi du travail, mais y a rien, sauf les boulots pour les gros durs, les malades, les costauds. Et moi, j'ai les bras frèles. Je cherche des enquêtes téléphoniques, des fois que, mais y a plus rien. L'agence rappelle pas et tu fais la gueule. Et moi, je tourne en rond. Je voudrais dessiner, mais je sais bien que ça passe après. Et les sites d'offres d'emplois veulent tous des commerciaux et moi j'en suis pas un. Dès que je regarde les annonces, je me mets à flipper. Et quoi que ce soit, je suis certain qu'on voudra pas de moi. Pourtant il faut des sous. Je fais un nouveau cv, pour une offre à laquelle je peux pas postuler, parce que niveau dates, ça fait caguer. C'est comme ça, je me sens toujours comme ça. Je fais une nouvelle bd pour parler de ça et c'est encore toujours la même chose, n'est-ce pas ? Toujours moi et les mêmes merderies. Et t'en a marre de m'entendre dire "moimoimoi", et quelque part je comprends bien, et y a des jours où je me dirais bien lafermelaferme, imbécile ! Mais à la fin, c'est presque tout ce qu'il me reste, de l'ouvrir. Oui, mais non, mais oui, mais non. J'ai grandit, je suis un homme, j'ai 29 ans, on les a fêté y a pas longtemps, il faisait beau. C'était un peu loin, tout est loin ici, ça fait bien chier. J'avais 15, 16, 17 ans, je sais plus j'ai dit : "J'ai poussé tordu", ben ça s'arrange pas. Et t'as autour de moi tous ces gens certains de tout ce que je pourrais et peux faire, et tout le monde en est sûr, sauf moi, et à la fin tellement pas moi, que même toi, qui me vois tous les jours, t'en es plus très certaine. Ou si, et tu te demandes, comme tout le monde, bon dieu ! ce que je fous, à la fin, c'est vrai, non ? Y a toujours une zone étrange et fantôme en moi, d'un truc pas classé, pas clair, de ce salaud qu'a filé, et ça donne l'impression qu'au fond il voulait pas de moi, qu'importe la vérité, dans le fond, puisque dans les actes ça donne cette impression. Et je sais ce que tu dis, que merde, maintenant on en est plus là et que c'est à moi de vouloir de moi, d'en avoir à carer pour ma paume, de me bouger les fesses, et qu'au bout d'un moment y a bon dos de remettre ça sur les parents, et même, oui, je suis assez d'accord, mais tu fais quoi quand rien n'y fait et que ça sonne toujours creux et triste en toi et que personne t'as jamais apris comme il faut à être cet homme que tu es censé être ? Faut se remettre debout encore, comme dans la chanson de Chumbawamba, comme dans la nouvelle de Cortázar, comme dans la vie, parce que ça marche comme ça, n'est-ce pas ? Y a des modes d'emploi pour tout sur le net, des modes d'emplois qu'on y comprend rien, mais au moins qui sont là, mais y en a pas un bon comme il faut, du type "sujet clos", sur comment on fait tout ça. Et si j'écris de nouveau ici, c'est certainement parce que c'est un jour bien de merde et qui est mal parti. Ouais, je le sais. Faudra réparer l'électricité. Faudra réparer ma vie. Faudra réparer nous deux. Y a l'électricité qui marche plus. Je sais pas comment ça se répare et j'ai pas les sous pour payer un électricien. Et l'agence appelle pas. Je vais aller voir à la cuisine ce qu'on pourrait bien manger, mais j'ai pas tellement faim non plus. Mais ça fera une distraction.

20 mai 2011

28. Attendre soi-même

Pfff. (Lire : "j'en ai marre de vivre avec moi")

18 mai 2011

27. Attention ! Secousses !

Des coups de pied dans le cul. Oui, c'est ce qu'il me faut. Toi, tu m'engueules quand je fais l'enfant, quand je larmoie et pleurniche. Tu me dis : bouge ton cul. Tu me dis : arrête de ressasser. Tu me dis : on a tous eu des parents merdiques, c'est bon, non ? Tu me pousses, tu me secoues, tu m'agites. Tu dis : ok, là les drames, ça suffit. Tu veux pas, allez, faire les choses ? Tu veux pas arrêter le nombrilisme idiot ? Tu sais, souffrir, c'est pas comme si c'était un truc obligé pour vivre. Tu sais, des fois, être heureux, même rien qu'un peu, c'est bien. Et c'est pas si difficile. Finalement, le marasme et les tragédies grecques ça pompe bien plus d'énergie. Oui, tu dis tout ça. Et moi, l'imbécile, je baisse les yeux ou je regarde de côté en tordant ma bouche. Mais c'est sur le moment. Après, ça tu le vois pas toujours, je vais dans la rue, plein de tes mots et de tes coups de pied et de ta colère de me voir me gâcher. Et je marche content que toi tu crois en moi. Ça, ici, je l'écris pas, c'est vrai. Mais ça, c'est parce que quand c'est comme ça et que je marche content, et que je t'ai toi, j'ai bien mieux à faire que d'écrire des idioties. Voilà. Aujourd'hui, c'est sur toi. C'est un peu l'exception. Et puis, pour les autres on fera savoir ça : que toi, t'as une toute autre et si drôle conception de la retranscritption de tes propres malheurs. On le fera savoir aux gens, que toi, pour toi, les drames, ça devient ça.

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18 mai 2011

26. Adieux & symboles

Maintenant c'est le moment de la chanson pour Zaza. Je sais que, par un hasard de ceux qu'on s'évertue de trouver symboliques, ma vie a commencé à partir en vrille au moment où elle est morte. [Note pour plus tard : insert de passages de fictions puisant dans ces souvenirs]

Zaza, elle était comme un repère. Aussi foireuse ait-elle pu être pour bien des choses, elle était toujours là. La famille tournait autour d'elle et, quand elle est partie, ça s'est délité. Éparpillé jusqu'à ces solitudes fichues. Tout ça, c'était juste au moment où tout se cassait la gueule : le lycée, c'était fini pour moi, et je n'avais pas eu mon bac. Geo est parti un an chez papa, à La Réunion. Avec Yor, on a suivi maman dans l'Ariège, à Ussat - où ça a été la merde totale.

Zaza, elle aimait cette chanson de Nino Ferrer, qui dit "On dirait le sud..." et qui, en dépit de sa mélodie et de son joli refrain, est à se tirer des balles dans la tête (ou le coeur). Je me suis souvent demandé, la voyant chanter, si elle compremeiat bien toutes les paroles de la chanson. si elle ne se laissait pas bercer par une fausse impression et quelques jolis mots.

Pourtant, quand aujourd'hui le random de mon mp3 choisit cette chanson, soudain tout est bien clair et je revois son visage. Et je sais alors que, oui, quelque part, elle savait. Que peut-être, la Zaza combattante, naïve, et joyeuse  que nous connaissions, celle-là ne se laissait bercer que par cette jolie mélodie et par les côtés ensoleillés de la chanson. Mais, il y avait l'autre, la Zaza qui s'était cachée. Celle qui m'avoua que peut-être elle aurait divorcé si... Celle qu'elle avait enfouie en elle, par convention, par facilité, celle qui comprenait le reste déprimant de la chanson. Celle qu'elle avait fait mine d'oublier pour nous faire croire - et se faire croire - qu'elle était heureuse. Des fois, je crois que c'est celle-là qui, dans l'ombre, a dessiné un cancer en elle, l'a dévorée de l'intérieur, l'a suicidé, parce que cette mascarade qu'elle jouait, pour être notre repère sécurisant à tous, cette mascarade lui était trop lourde.

S'il te plaît, maintenant, chant avec moi la chanson, en souvenir de ce sacrifice stupide.

18 mai 2011

25. Amasse sordidement

Ça fait plusieurs jours que : 1) Je n'ai pas vu ma psy, et 2) n'ai plus rien écrit sur ce fichu blog. Ça fait de même plusieurs jours que je repousse tout. Être là, agir... Plutôt j'enrobe, je bricole, je fais des discours, je brasse du vent.

Docteur B., en fin de séance me disait plusieurs fois : "On avance, on avance." Mais c'est comme s'il y avait en moi un amas de noeuds, pèle-mêle embourbé, allant de mon ventre lourd et hanté, passant par mon entre-jambe flippée et mon coeur serré, jusqu'à ma gorge nouée et mes yeux fatigués. Je tire sur un noeud, je le défais, je dis : "Oui, je suis triste, mon père m'a abandonné." Un noeud. Puis : "Ma mère ne nous a jamais offert de foyer sécurisant." Un autre noeud. Ces noeuds que je défais, je les accumule, ils s'emmêlent à nouveau. Puis sont là, pesant sur mes épaules, ou des boulets que je traîne. Le poids constant. Moi, non, je n'avance pas.

9 mai 2011

24. Aveu significatif

Un jour, mamie m'emmène en voiture chez un ami. C'est à cette époque où j'ai à peu près 18 ans. Je suis désormais un grand. On parle beaucoup durant ces voyages. Cette fois-ci, je ne sais plus comment nous en arrivons là, mais voici ce qu'elle finit par dire : "Si j'avais 40 ans, je divorcerais d'avec ton grand-père."

Environ un an après son décès, mon grand-père s'est trouvé une nouvelle copine. Elle a ce sourire idiot et systématique qui fait qu'entre nous on l'appelle "dents tranchantes". Ma mère et ses soeurs, au début, l'avait mauvaise. Moi, j'ai très vite vu qu'elle allait beaucoup mieux avec lui que mamie.

Je te dirais d'autres choses, mais savoir qu'en fait elle s'est ennuyé sa vie entière avec cet homme, pas méchant mais pas bien finaud, je crois que c'est assez parlant, non ?

2 mai 2011

23. Apathie sensible

Et coller mon visage contre le carrelage froid. Et coller mon visage contre le carrelage froid. Et coller mon visage contre le carrelage froid. Et coller mon visage contre le carrelage froid. Et coller mon visage contre le carrelage froid. Et coller mon visage contre le carrelage froid. Et coller mon visage contre le carrelage froid. Et coller mon visage contre le carrelage froid. Et coller mon visage contre le carrelage froid.

17 avril 2011

22. Arbre sépulcre (deuxième livraison)

Maintenant, c'est le moment d'une histoire importante. Les légendes familiales et fondatrices. On commence avec ça : maman fait depuis toujours du théâtre. On connaît cependant cet épisode documenté par un enregistrement audio (réalise, je crois bien, par tonton Renato) ou la jeune Marie-Anne chantait "Juli-juli-julieeeta !" C'est pourtant Jacqueline qui est devenue chanteuse ensuite, a tenté sans grand succès une carrière. Amusant de voir qu'elle n'a jamais vraiment assumé son prénom et qu'elle a choisi des surnoms presque un peu trop évoquant les appellations de la grande soeur : Ariane, puis Mia, alors que ma grand-mère surnommait Marie-Anne "Maie". Il parait que c'est Anna, la soeur de mon grand-père qui emmenait ses nièces aux activités culturelles. Jacqueline faisait, semble-t-il du théâtre, et Marie-Anne du chant. Un soir, Anna vient chercher sa nièce au cours de chant. La professeure, extatique, soudain se lance dans les louanges sur sa jeune élève au talent prometteur, oui, la jeune Marie-Anne est promue à un grand avenir, elle est faite pour être chanteuse, c'est là l'évidence même. Anna, pleine d'enthousiasme, elle qui aime tant la musique, ramène la fillette chez elle et va voir Zaza, sa belle-soeur et lui annonce la nouvelle. C'est si fabuleux. Voila que quelques jours plus tard, des amis de la famille sont invités à dîner. On parle, on discute, on partage les impressions sur le temps, le travail, le prix des légumes et les dernières nouvelles de grande importance. Soudain Zaza déclare à tous que la professeure de chant de Jacqueline n'a pas tari d'éloges sur la petite et qu'elle est promue a une grande carrière de chanteuse. La jeune Marie-Anne entend ça avec terreur, elle voudrait crier, faire savoir que non, non, ce compliment est à elle, qu'il y a erreur, que tout ça est faux. On dit aussi ça, que Jacqueline, la fille du milieu était parfois oubliée, que c'était elle qui prenait le plus de torgnoles, que peut-être pour une fois, elle était dans la lumière et qu'alors, elle n'aurait bronché. En tout cas, voilà qu'après ça, Marie-Anne n'a plus chanté. Elle s'est mise au théâtre, et Jacqueline est devenue chanteuse. Aujourd'hui, elle dit pourtant, que dans le fond, elle n'a jamais vraiment voulu ça. C'était mon histoire du jour, celle que je voulais que tu connaisses.

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